Pathologies dentaires du cheval
Les soins dentaires sur les chevaux sont à la fois rapides, indolores et peu onéreux. Leur absence peut avoir des conséquences graves sur la santé des chevaux (amaigrissement, coliques, infection) mais aussi sur leurs performances sportives.
Les surdents
Les dents en surnombre
Autres pathologies plus rares
Cheval sauvage et cheval domestique
Les surdents sont des crêtes dentaires qui apparaissent sur les molaires côté joue sur la mâchoire supérieure et côté langue sur la mâchoire inférieure. L’anatomie des deux mâchoires, l’arcade inférieure étant moins large que la supérieure, favorise en effet une usure dissymétrique de la table dentaire.
Les surdents sont extrêmement fréquentes, et, à plus ou moins long terme, le cheval se mord et se coupe la langue ou l’intérieur de la joue. De telles blessures dans la bouche peuvent provoquer des douleurs à chaque action du mors : outre cette souffrance, les performances du cheval sont amoindries, celui-ci répondant moins bien au cavalier.
Les chevaux ne mastiquent pas la nourriture, ils l’écrasent (leurs dents sont plates). Quand la dentition n’est plus régulière, la mâchoire se ferme mal, les aliments sont mal écrasés et la salivation moins abondante : dégustation et déglutition sont alors gênées. Parfois, les dents du dessus et du dessous ne se touchant plus, la nourriture tombe tout simplement de la bouche du cheval et son alimentation est de plus en plus problématique.
Enfin, un cheval qui a mal va parfois conserver entre sa joue et sa mâchoire des débris alimentaires pour éviter de se blesser davantage : avec la décomposition de ces aliments, une infection de la muqueuse peut apparaître (gingivite, par exemple).
Le dentiste équin va niveler les molaires du cheval en limant et polissant les surdents : la dentition sera à nouveau régulière. Voici quelques exemples de saillies dentaires et, en pointillés rouges, l'intervention nécessaire :
Les dents surnuméraires, notamment la « dent de loup », sont également très fréquentes chez le cheval.
Environ 85 % des trotteurs, 60 % des purs-sangs et 40 % des chevaux de selle ont, ou du moins ont eu, une « dent de loup ».
Il s’agit en fait d'un vestige de prémolaire supérieure de lait qui n’est pas tombée : elle apparaît le plus fréquemment vers 1 ou 2 ans, est de petite taille et souvent placée en avant de la mâchoire supérieure (premières molaires supérieures 106 – 206). Parfois cependant, on l’observe à quelques millimètres ou même centimètres de la deuxième prémolaire supérieure : elle est alors souvent implantée de travers. La plupart du temps, les « dents de loup » sont bilatérales.
Une autre dent en surnombre, beaucoup moins fréquente, est la « dent de cochon » (305 – 405). Il s’agit cette fois d’une prémolaire surnuméraire atrophiée. Elle se situe sur la mâchoire inférieure en avant ou accolée à la première prémolaire.
Le principal problème posé par ces dents en surnombre apparaît avec l’action du mors : en appuyant sur les dents de loup ou de cochon, celui-ci provoque douleur et gêne chez le cheval. Là encore, la communication devient imparfaite entre le cavalier et son cheval : il bat à la main, ne s’incurve pas, se défend.
L’extraction de ces dents est une opération relativement facile. Même si elles ne semblent pas encore poser de problèmes, le dentiste équin les enlèvera toujours en prévention d’ennuis futurs.
Les caries : elles sont très rares chez le cheval. Elles peuvent cependant apparaître quand des dents sont cassées ou quand il y a un espace entre deux dents.
Les chutes de dents : avec l’âge ou à la suite d’un accident, des dents peuvent tomber. La dent correspondante sur la mâchoire opposée va alors pousser sans rencontrer d’obstacle, jusqu’au moment où elle butera directement sur la mâchoire, provoquant alors une douleur à chaque fois que le cheval fermera la bouche.
Cheval sauvage et cheval domestique
Les soins dentaires peuvent paraître superflus quand on sait que les chevaux sauvages se passent sans difficultés de tels traitements. Plusieurs raisons expliquent cependant que ces soins deviennent indispensables avec les chevaux domestiques, et notamment les chevaux aux boxes. En effet, par exemple, avec le mors, les protections d’herbe ou autre, que le cheval place au bout des surdents pour ne pas blesser la muqueuse de sa joue, sont délogées. De même, avec l’absence de mors chez le cheval sauvage, les dents surnuméraires (dent de loup, dent de cochon) ne suscitent pas de douleurs. Enfin, les chevaux domestiques sont alimentés différemment que les chevaux sauvages : alors que l’usure des dents de ces derniers se rectifie naturellement avec la variété de l’alimentation, les premiers connaissent une usure beaucoup plus irrégulière des dents, les molaires s’usant en biseau. De même, les chevaux aux boxes n’utilisent que très peu leurs incisives (celles-ci servent avant tout à couper l’herbe au pré) qui tendent à grandir démesurément.